Interview de Kenny Lala
Cadre dans le vestiaire et sur le terrain, Kenny Lala est l’un des piliers de l’effectif brestois. Depuis son arrivée à la pointe bretagne, il a rarement cédé sa place de défenseur sur le côté droit brestois. À 33 ans, il est au top de sa forme. Tout en confiance, il souligne l'importance de garder le bon état d'esprit collectif face aux défis d'un championnat serré. Sérieux, impliqué et travailleur, il revient sur les performances du groupe brestois avant d’affronter le RC Strasbourg, club qu’il connaît bien pour y avoir évolué 4 saisons.
« Kenny, avant le match de Ligue des Champions, l’équipe sortait d'une semaine de trêve, c’était important de souffler ?
Oui, c'est sûr, reposer les organismes et aussi la tête, je pense qu'on en avait besoin après ce faux-pas à Montpellier qui nous a fait un peu mal. Il a fallu repartir sur une bonne base et je pense qu'on repart plutôt pas mal sur les séances d’entraînement.
À titre personnel, comment te sens tu ?
Je suis en forme, je me sens bien, après je fais tout ce qu'il faut pour. On a quelques éléments à notre disposition qu'il faut savoir prendre en compte pour optimiser la récupération. Même mentalement je me sens bien et malgré tout, avec du recul c'est bien ce qu'on fait depuis le début de saison. Il y a plusieurs points encore à vraiment corriger mais ce n’est pas facile d'enchaîner tous ces matches. L’équipe est assez novice avec ce nouveau rythme. Mais on peut encore mieux faire, on le sait.
Cette année, on se rend compte que le championnat Ligue 1 est serré…
On ne va pas dire qu'on est dans une mauvaise période, car c'est un championnat cette année malgré tout très serré, on voit les petits qui battent les gros, et d’autres qui ont un peu moins de difficultés. De notre côté, il va falloir continuer à avancer avec toujours notre état d’esprit qui est magnifique. C'est ça la vérité du foot, ça permet de, garder tout le groupe soudé et de même dans des moments un peu plus durs avec notamment nos 2 dernières défaites, ne pas trop cogiter négativement. Il ne faut pas oublier d'où on vient, on sait que c'est difficile de sortir de cette phase compliquée en championnat, ça peut être difficile mentalement mais il faut savoir rester soudés, continuer à travailler ensemble. Ça a l'air simple comme ça quand je le dis mais c'est le plus dur. Il faut parfois des moments difficiles pour pouvoir créer quelque chose ensemble, que chacun prouve à ses coéquipiers qu’il est là pour eux. Mais pour le moment, ça ne nous sourit pas dans les 2 compétitions, c’est comme ça, on ne peut pas tout avoir dans la vie.
Tu enchaînes les matchs depuis ton arrivée au club, ça te fait du bien d’avoir cette confiance du coach ?
J’ai 33 ans mais je joue au foot pour ça aujourd'hui, pour repousser mes limites, savoir jusqu'où je peux aller, et plus le temps passe, mieux je me sens, mieux j'arrive à comprendre mon corps, mieux j'arrive à me reposer, à me nourrir. Ce sont des choses qui font qu’on arrive à performer dans la durée. Je suis satisfait de moi sur ça. Après sur le terrain, j’apporte toute mon expérience offensivement comme définitivement. Ça fait du bien d’avoir la confiance et de pouvoir s’épanouir. Moi je me considère comme un soldat. Et c’est à l’image de l’état d’esprit du groupe, on vient d’en bas pour rester en haut. Personne ne va rien nous donner, c’est à nous d’aller le chercher. Et pour ça il faut des soldats, des soldats de caractère. Les adversaires ne nous attendent plus de la même manière, ils ne nous voient plus comme des petits.
C’est aussi la rançon des performances du club…
Oui, ils nous voient maintenant comme des moyens/grands. Mais j’avoue, on aime bien quand on nous laisse de côté, qu’on reste tranquille et qu’on ne s’occupe pas de nous. Et nous, on arrive, on déjoue les pronostics, c’est ça qu’on aime. On brille par les résultats mais nous on aime rester dans l’ombre. Nous on joue, on fait ce qu’on à faire. Et si ça ne se passe pas bien, on apprend encore de nos erreurs pour mieux travailler le prochain combat.
Quelle relation entretiens-tu avec le jeune Luck Zogbé ?
Elle se passe bien. J’ai toujours eu une relation spéciale avec les jeunes. Je n’ai jamais eu de problèmes avec la concurrence, au contraire c’est quelque chose de bénéfique pour avancer. Luck a beaucoup de qualité, notamment dans le secteur défensif, costaud en 1 contre 1, offensivement, il a du feu dans les jambes. Après il est jeune, il se bride un peu pour ne pas faire d’erreurs. Et c’est normal, il y a la pression du résultat. Il a, à mes yeux, toutes les qualités pour devenir un bon latéral droit.
On reçoit le RC Strasbourg ce samedi, club que tu connais bien pour y avoir évolué 4 saisons…
Je ne connais plus grand monde là-bas, un peu dans le staff. C’est un club pour qui j’ai beaucoup de respect. J’aime bien le projet qu’ils essaient de mettre en place tout en gardant leur ADN. C’est une ville qui aime son club, qui vit football. Au niveau de leurs supporters, je les mets dans le Top 5 au niveau national. C’est quelque chose d’à part là-bas le RC Strasbourg, à l’image d’ici à Brest. J’espère qu’on finira la semaine avec un beau succès à la maison. »
