Romain Perraud : « On avait de quoi s’interroger »
Heureux comme un gamin en retrouvant ses coéquipiers il y a quinze jours, Romain Perraud croque à pleines dents dans cette préparation spéciale avant une saison peut-être…spéciale. Isolé du groupe comme ses camarades durant la crise sanitaire, il avoue s’être posé des questions sur la suite et la manière dont allait être géré cet épisode inédit. C’est sans doute pour cette raison que son mot d’ordre en ce mois de juillet est de prendre du plaisir.
« Romain, quelle sensation as-tu eu à la reprise fin juin ?
- J’ai eu un très bon ressenti. Pendant la longue coupure, j’en avais profité pour me remettre en forme et pour continuer à m’entretenir physiquement. Je n’ai pas vraiment arrêté et quand je suis arrivé à la reprise le 29 juin, tout ça m’a permis d’être bien en jambes. On entre maintenant dans une phase de préparation solide mais je trouve que ça se passe bien, j’encaisse la charge de travail.
- Tu te posais des questions sur ton réel état de forme avant de retrouver le groupe ?
- Franchement oui, on avait de quoi s’interroger et des doutes auraient pu s’installer. Je me disais « Ça fait quatre mois qu’on n’a plus touché le ballon, comment ça va se passer ? ». Faire des exercices tout seul à la maison, c’est une chose mais ça n’a rien à voir avec ce qu’on produit à l’entraînement avec les coéquipiers. J’ai donc été rassuré mentalement et ça m’a fait du bien de retrouver cet équilibre de vie.
- Justement, comment tu avais vécu cette période au fond de toi ?
- Plutôt bien. Pendant le confinement, j’en ai profité pour descendre à Toulouse et voir ma famille. Cela faisait 6 ans que je n’avais pas passé autant de temps avec mes parents et mes deux sœurs. J’ai pu me rapprocher d’eux et passer des moments simples, retrouver des habitudes que j’avais quand j’étais plus jeune. Ensuite, pendant le déconfinement, j’ai pu voir mes potes, aller au restaurant…etc… Ça m’a permis de bien vivre les choses.
- Il y a aussi eu des angoisses ?
- Forcément oui. On se demande comment on va être à la reprise, comment va évoluer le foot, est-ce qu’il y aura des supporters ?...etc… Il y avait beaucoup de questions mais je pense qu’il suffit de laisser du temps au temps, on ne sait pas grand-chose alors on verra bien.
- Estimes-tu que cette coupure a brisé l’élan qui était le tien en février/mars ?
- J’avais enchaîné quelques bons matches, je me sentais de mieux en mieux, j’avais trouvé beaucoup d’automatismes avec mes coéquipiers et donc je commençais à avoir de la régularité. Alors oui ça m’a ennuyé mais dans un cas comme celui-là, on ne peut pas non plus penser qu’à sa gueule.
- Quel bilan tu as pu faire de ta première saison ?
- J’ai vu beaucoup de positif. Cela faisait trois ans que je n’arrêtais pas chaque été de changer de club. Je suis arrivé à Brest, j’ai intégré un groupe qui venait de monter et je pense que je me suis plutôt bien acclimaté. Il y a eu un petit déclic en deuxième partie de saison et si on m’avais dit que j’allais jouer ce nombre de matches, j’aurais signé tout de suite. Pour la suite, je pense qu’il va falloir d’abord prendre du plaisir, recommencer par ça, c’est le plus important. Je suis comme un gosse quand je retrouve le groupe.
- Ton rôle sur le terrain va-t-il changer ?
- Peut-être que mon jeu va évoluer, oui. La priorité, c’est de continuer à jouer sur mes qualités, mes points forts. J’ai un jeu de latéral offensif donc je ne dois pas arrêter ça mais je ne dois pas non plus oublier que je suis d’abord un défenseur.
- Et dans le vestiaire ?
- Je suis quelqu’un de gentil, je suis bienveillant avec tout le monde. J’essaye d’accueillir les nouveaux comme il faut, je suis aussi passé par là. Dans le groupe, je m’entends bien avec tout le monde et j’essaye de mettre un peu d’animation. Mais de toute façon, tout ça se fait naturellement, c’est dans mon tempérament d’être cool et blagueur avec tout le monde. Si je peux apporter ma petite pierre à l’édifice pour conserver cette bonne ambiance… »