Coach Dall’Oglio et les stages
À 48 heures de la fin du stage du Stade Brestois à Port-Crouesty, le nouvel entraîneur Olivier Dall’Oglio a pris un instant pour évoquer ce moment crucial et rituel de pré-saison. Fort d’une carrière bien remplie de joueur et de coach, « ODO » nous donne son avis sur différents aspects de cette semaine de préparation.
Peut-on envisager une saison sans stage de préparation ?
« Oui, pourquoi pas. Ce n’est pas une obligation même si c’est rentré dans les mœurs maintenant. Ça aide beaucoup en tout cas, on gagne du temps sur la cohésion, la connaissance des uns et des autres. De nos jours, la variante c’est aussi de partir en tournée mais c’est plus commercial, ça rapporte de l’argent. Le problème dans ce cas reste les voyages très longs ».
Quand tu étais joueur, toutes les équipes le faisaient déjà ?
« Certaines, non, pour des raisons financières essentiellement. Mais tout le monde arrivait à se débrouiller avec un minimum. Avec Alès, on allait dans un dortoir de lycée, on mangeait dans l’arrière-cuisine d’un bar, c’était spartiate mais on n’était pas plus malheureux. Cela dit, c’est quand même agréable d’avoir chacun son intimité ».
La durée idéale d’un stage ?
« Quand j’étais joueur, on partait parfois pour 15 jours. C’était extrêmement long et il n’y avait pas vraiment d’originalité, c’était très porté sur le physique, beaucoup plus qu’aujourd’hui. À partir d’un moment, ça pouvait créer des tensions. L’idée est quand même de rester dans la convivialité tout en travaillant. Une semaine c’est donc plutôt bien. Aujourd’hui, ce qui peut se faire en revanche, c’est un deuxième stage plus court un peu plus tard ».
Plutôt mer ou montagne ?
« Avant, on partait à la montagne beaucoup pour des questions d’altitude et d’oxygénation mais c’est un peu tombé à l’eau, ça n’avait pas vraiment été vérifié médicalement. L’essentiel est d’avoir assez de fraîcheur pour bien dormir et récupérer. L’altitude peut aider à ça mais on voit aussi qu’en Bretagne, par exemple, c’est également idéal ».
Une charge de travail beaucoup plus importante ?
« Cette saison, on est partis sur 6 semaines de préparation mais on a dû modifier l’intensité de nos semaines de travail en raison du calendrier des matches amicaux qui avait bougé. C’est de toute façon plus élevé que le reste de l’année où c’est davantage de l’entretien. Là, on a besoin d’être bien armés en endurance et en force ».
Ton meilleur souvenir de stage ?
« Quand j’étais à Alès, on a fait des stages dans les Cévennes et comme c’était très dur physiquement, on était très soudés. De temps en temps, si le coach nous laissait sortir, ça se passait plutôt bien autour d’un verre ou d’un jukebox. J’aimais bien ça. En tant que coach, c’est différent parce que tu dois être sur le qui-vive, tu es davantage occupé, tu te laisses moins aller ».
Ton pire souvenir ?
« Je me rappelle d’un stage à Font-Romeu, toujours avec Alès où je suis resté 7 ans. C’était en hiver, c’était très dur. Je me souviens que Niort était avec nous au même endroit. Il y a eu une tempête de neige et l’entraîneur niortais, Patrick Parizon, a jugé que c’était impossible de sortir. Notre coach était très rude et nous on est sortis quand même. On a bouffé de la piste, on ne voyait pas le bout et on avait tourné un bon bout de temps, ça avait été extrêmement difficile ».
Quel avis sur le stage actuel ?
« Ça se passe bien. L’ambiance générale est bonne. Je pense aussi que le staff a bien préparé la semaine et ça partait de Grégory (Lorenzi) qui a trouvé le lieu et le terrain. Je vois de bonnes attitudes de travail, tout le monde se sent concerné, tout le monde bosse. Il y a aussi beaucoup de motivations pour ce groupe comme le changement de staff ou de statut avec le passage de Ligue 2 en Ligue 1. Pour l’instant c’est très positif ».