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Denis Le Saint : "C'est un sentiment incroyable, une grande joie collective"

Au terme d’une saison exceptionnelle, où le Stade Brestois va jouer pour la première fois de son histoire une compétition européenne, le Président Denis Le Saint est revenu sur la performance des siens, l’engouement qui dépasse le cadre de ville et les points d’actualités autour des Rouge & Blanc à l’orée de cette fin d’exercice 2023-24.

 

 

« Président, quel est le sentiment qui prédomine avant ce dernier match à domicile ?

 

Forcément très heureux. Très heureux du travail accompli par les joueurs, le coach et son staff mais aussi très fier pour les Brestois en général. Sur le Finistère, on ressent une ferveur, un soutien incroyable. C’est impressionnant le bonheur que cela procure aux gens, même à des personnes qui ne suivaient pas le club auparavant. C’est une fierté pour eux de voir leur ville, leur territoire en haut de l’affiche. C’est une saison historique.

 

Vous êtes donc un Président qui rentre dans l’histoire...

 

Peu importe les résultats, tous mes prédécesseurs font partie de l’histoire du Stade Brestois. S’il en est là aujourd’hui, c’est que le club a pu compter sur des hommes passionnés, il faut aussi savoir leur rendre les honneurs. Je pense notamment à Michel Guyot qui a ramené le Stade Brestois en Ligue 1 en 2010. Quand j’ai repris le club après Yvon Kermarec en 2016, je n’avais pas d’expérience dans le domaine. J’ai toujours été un fervent supporter des Rouge & Blanc, comme mon frère Gérard, puis un fidèle partenaire. Mais je n’ai jamais imaginé un jour être à la tête du club et encore moins emmener le Stade Brestois en Coupe d’Europe. Depuis le début de ma présidence, j’ai pu m’appuyer sur Pascal Robert à la direction générale et Grégory Lorenzi à la direction sportive. Force est de constater qu’ils ont pleinement accompli leur mission et que j’ai eu raison dans mes choix.

 

Quelle différence y a t’il avec votre entreprise Réseau Le Saint ?

 

C’est l’émotion. En business, lorsque l’on réussit, on a de la satisfaction, de la joie pour ceux qui travaillent avec vous et nos collaborateurs qui comptent sur nous. Maintenant, et c’est ça la magie du sport et notamment du football, c’est le partage des émotions. Quand ton équipe marque à la dernière minute et remporte les 3 points, cela procure un bonheur immense. Et ça dépasse toutes les différences entre hommes et femmes, jeunes ou plus âgés, la notion de couleur ou de statut social ! Tout le monde est heureux et pousse dans le même sens. C’est un sentiment incroyable, une grande joie collective.

 

 

Justement, il y a des matches qui vous ont plus marqués cette année ?

 

Il y en a beaucoup. Mais si je dois en garder quelques- uns, je commencerais par le premier, Brest – Lens à domicile. Lens sortait d’une saison exceptionnelle et nous étions sur une bonne dynamique depuis l’arrivée d’Éric Roy. Remporter ce match (3-2) dans les dernières minutes alors que nous étions menés 2 à 0 a été renversant. Cela affichait déjà le mental de l’équipe, un mental que nous avons gardé toute la saison. Et puis, à la 6ème journée, il y a ce Brest-Lyon (1-0) et la tête rageuse de Steve Mounié, 3 minutes avant le coup de sifflet final, qui nous offre la victoire ! Je pense aussi au match nul (2-2) au Parc de Princes avec une qualité de jeu exemplaire de nos joueurs. Et enfin, forcément cette victoire dans le derby face à Rennes (4-5), synonyme de qualification en Coupe d’Europe. Il ne fallait pas être cardiaque ce jour-là ...

 

Qu’est-ce qui selon vous a fait la différence cette saison ?

 

C’est une histoire d’hommes, une combinaison parfaite entre le coach, son staff et les joueurs. Cette équipe ne lâche rien sur le terrain et mouille le maillot, elle colle parfaitement à la mentalité du club. Éric Roy a lui su élever le niveau de chaque joueur à son maximum avec un management moderne. Ça a été une surprise pour beaucoup quand nous l’avons engagé à la tête de l’équipe. Force est de constater qu’il a répondu de la meilleure des manières à toutes les remarques de ses détracteurs. Les joueurs ont aussi montré leur confiance dans le projet sportif qu’il a dessiné. On ne peut que le féliciter.

 

Il est d’ailleurs nommé aux Trophées UNFP comme meilleur entraîneur...

 

Ce serait une belle reconnaissance pour lui, sachant que ce sont ses pairs qui votent pour ce titre. Il le mérite, je ne vois pas qui d’autre pour gagner ce trophée. D’ailleurs, sans être chauvin Pierre Lees-Melou et Marco Bizot méritent également d’être élus meilleur joueur et meilleur gardien de l’année. Ce sont des joueurs de grande qualité, on aura besoin d’eux pour jouer l’Europe l’année prochaine. Mais, à mes yeux, d’autres joueurs mériteraient aussi d’être récompensés.

 

 

Justement, en parlant d’Europe, la question du stade Francis-Le Blé revient souvent...

 

Comme nous l’avons évoqué avec François Cuillandre, nous sommes conscients que l’enceinte du stade Francis-Le Blé n’a jamais reçu de matches de niveau européen mais fort de sa capacité à accueillir des matchs de Ligue 1 en toute sécurité, il est clair que des aménagements conséquents et des investissements pour la mise aux normes seront nécessaires. Nous sommes actuellement en phase d’instruction sur les différents points d’améliorations et difficultés qui nous ont été précisés. Nous avons adressé à l’UEFA un dossier technique, ainsi qu’une vidéo, qui démontre la qualité de ces équipements et la capacité du stade à recevoir une compétition européenne.
Le maire de Brest et moi ne souhaitons à aucun moment jouer ailleurs qu’à Brest. Cette compétition européenne doit se jouer avec les Brestois, pour les Brestois.

 

Ça remet en avant le projet du nouveau stade, l’Arkéa Park...

 

Oui, Francis-Le Blé a l’âge de ses artères comme je dis souvent. On optimise ses capacités au maximum, mais on voit bien qu’il est nécessaire de se doter d’un outil plus performant à la fois pour les médias, les supporters ou les partenaires. L’accueil, le confort et la sécurité sont des aspects primordiaux dans les stades aujourd’hui. Nous sommes sous dérogations depuis si longtemps... Ces dérogations ont été maintenues lors de notre dernier passage devant la DNCG (Direction Nationale du Contrôle de Gestion) grâce à la présentation aboutie du nouveau projet. Rappelons que sans le soutien indéfectible de notre cher voisin Ronan Walter, Directeur de Charles de Foucauld, aucun match ne pourrait se jouer à Francis-Le Blé. Nous avançons donc dans le bon sens et nous avons fait un grand pas cette saison avec le Crédit Mutuel Arkéa qui sera le partenaire-titre de la future enceinte des Brestois, l’Arkéa Park. Julien Carmona, Président du conseil d’administration du Crédit Mutuel Arkéa, nous a offert l’impulsion nécessaire pour aller au bout de ce magnifique projet pour les Finistériens. C’est l’outil indispensable pour inscrire durablement le Stade Brestois au plus haut niveau. »

 

3 juin 2024