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Bye bye Sir Alex !

Ce samedi, le Stade Brestois 29 a perdu l’un de ses entraîneurs emblématiques. Alex Dupont s’en est allé, quelques heures seulement après la finale de la dernière Coupe de la Ligue, une compétition qui l’avait rendu célèbre dans le milieu du foot et qu’il avait remportée en 2000 à la tête de Gueugnon, une formation de Ligue 2. Le destin ne fait décidément pas les choses à moitié…

À Brest, il restera l’entraîneur ayant redonné ses lettres de noblesse à un club tombé au plus bas en 1991 et revenu au plus haut une vingtaine d’années plus tard sous sa houlette. Quand le Stade Brestois prit la tête de la Ligue 1 un soir mémorable d’octobre 2010, c’est bien Sir Alex qui était aux manettes.
Alors que le National leur tendait les bras au printemps 2009, les Ty-Zefs avaient vu débarquer en mission commando le déjà très expérimenté Coach Dupont. S’en étaient suivis un maintien en Ligue 2 et surtout une saison fantastique autour des Grougi, Roux, Poyet, Ewolo, Elana et compagnie avec une accession historique.

La personnalité du Ch’ti et sa gouaille venaient d’entrer dans la postérité brestoise et l’histoire d’amour allait durer jusqu’au mois d’avril 2012. Mais il ne fallait pas attendre beaucoup plus d’une année pour qu’Alex « reprenne sa place » pour un nouveau bail à la tête des Rouge et Blanc. Trois saisons de Ligue 2 mais cette fois pas d’accession dans l’élite. L’aventure finistérienne se terminait en 2016 pour cet entraîneur qui n’aura laissé personne indifférent.
Son décès brutal a pris tout le monde de court et une certitude s’impose : le football a perdu un grand homme.


Repose en paix Alex !


Denis Le Saint (Président du SB29)
« On pleure l’homme qu’on appréciait et qui nous quitte bien trop tôt. On pense aussi à Guylaine qui l’avait accompagné lors de ses deux passages à Brest et vécu de près son aventure ici.
En tant que coach, il était tout sauf une statue au bord du terrain. Il vivait son match parfois plus que les joueurs. Il était venu pour nous sauver de la relégation en 2009. On avait vécu ce maintien comme une montée parce qu’à ce moment-là, ça sentait fort le National pour nous. Et dès l’année suivante, on retrouvait la Ligue 1.
Il avait certainement été surpris que son tempérament colle aussi bien à l’ambiance brestoise. Notre club est particulier, il y a beaucoup d’échanges et de fraternité. Ce côté populaire était à son image.
Il aimait beaucoup les gens et avait aussi ce besoin de se sentir aimé.
On avait l’occasion de se retrouver en dehors des matches quelquefois, j’avais beaucoup de sympathie pour Sir Alex. On l’appréciait pour son caractère et son côté parfois un peu extravagant. Il aimait boire une bière avec nous après les matches, il avait ce côté bon vivant, c’était un gars qui ressemblait au Nord-Finistère ».


Pascal Robert (Directeur Général du SB29) :
« J’ai eu beaucoup de liens et de rapports avec Alex à titre personnel. Ce qui m’a marqué, c’est sa voix et son rire. Quand il débarquait au siège, on l’entendait rigoler dans les bureaux, les murs tremblaient, c’était extrêmement communicatif. J’étais Directeur Commercial à l’époque et on « vendait » du Dupont très facilement parce qu’il correspondait bien à Brest. Il était vraiment aimé des gens ici. Sur le bord du terrain, c’était un spectacle à lui tout seul. Il était rarement assis et avait ses petites mimiques. Il se grattait tout le temps l’arrière de l’oreille par exemple. On a en mémoire plein de grands moments, il nous a quand même fait descendre vers la Place de la Liberté ! Et il avait d’abord été pour beaucoup dans le maintien en Ligue 2 en 2009.
C’était un meneur d’hommes, quelqu’un qui aimait les gens et qui était une vraie locomotive. Il a fait partie des belles années du club avec cette apothéose en 2010 après 19 ans de purgatoire ».


Grégory Lorenzi (Directeur Sportif du SB29) :
« Ça a été un choc ce matin quand on a appris le décès du coach. Personnellement, c’est un sentiment de tristesse parce qu’il a été pour moi le dernier entraîneur de ma carrière de joueur professionnel, forcément ça marque. C’est aussi une personne avec qui j’ai passé plus de bons que de mauvais moments.
Il était assez atypique, il ne se prenait pas la tête, il était jovial. Il avait un côté un peu foot à l’ancienne et c’était un vrai entraîneur de match. Dans son discours, il aimait bien nous faire monter l’adrénaline, il arrivait à nous transcender. C’était un leader.
Il avait des semaines d’entraînement assez typiques et par exemple le mardi après-midi, il y avait toujours la « Coupe du couillon ». Quand je croise d’autres joueurs qui l’ont côtoyé, ils me disent qu’ils y avaient aussi eu droit (sourire).
Il faut maintenant penser à ses proches, à sa famille et j’espère que le monde du foot lui rendra l’hommage qu’il mérite ».

1 août 2020